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5 mai 2012 : le Japon a stoppé ses 54 réacteurs nucléaires...

lundi 7 mai 2012, par ana duarte

Un parfait exemple pour la France avec ses 58 réacteurs et son nouveau Président...

Moins de 14 mois après le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima (11 mars 2011), les 54 réacteurs nucléaires du Japon sont arrêtés. Le dernier en service a eté stoppé le samedi 5 mai. Le Japon, grand pays industriel de 130 millions d’habitants, fonctionne donc avec 0% de nucléaire.

Il s’agit là d’un démenti cinglant pour tous ceux qui prétendent depuis des décennies qu’un grand pays industrialisé "ne peut pas se passer de nucléaire", ou au mieux peut en sortir "en 30 ou 40 ans". Il est par contre infiniment dommage que cet arrêt n’ait pas été décidé de façon volontariste avant qu’une catastrophe nucléaire ne se produise.

Cet arrêt total du nucléaire est un exemple à suivre de toute urgence pour la France dont le parc nucléaire (58 réacteurs) est tout à fait comparable à celui du Japon (54 réacteurs). La différence, fondamentale, est que la France a encore la possibilité de prendre cette décision cruciale avant qu’une catastrophe nucléaire ne se produise.

Bien obligés de reconnaître qu’un pays comme le Japon peut fonctionner sans nucléaire, les promoteurs de l’atome prétendent que cette option n’est pas applicable en France où 75% de l’électricité sont produits par le nucléaire contre 35% au Japon (avant le 11 mars 2011). Cet argument ne peut tromper personne : si 130 millions de Japonais vivent sans nucléaire, il est évident que 65 millions de Français (deux fois moins !) peuvent en faire autant.

Il faut hélas noter que le nouveau Président de la République française est quasiment aussi pronucléaire que son prédécesseur. Il évoque la fermeture de la seule centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), et encore, d’ici 2017, année de fin de son mandat : il ne s’agit donc à ce jour que de belles paroles.

Et même si M. Hollande fait réellement fermer la centrale de Fessenheim (2 réacteurs), il restera en France 56 réacteurs en fonctionnement, et plus probablement 57 avec entre-temps la mise en service irresponsable du réacteur EPR en construction à Flamanville (Manche).

Il est donc avéré que, concernant la question du nucléaire, il n’existe quasiment aucune différence entre le nouveau Président et l’ancien, entre le futur gouvernement et le précédent, entre le PS (et ses alliés) et l’UMP. Tous ces gens semblent attendre que se produise un Fukushima en France avant de prendre la décision qui s’impose...