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Anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR de Flamanville : l’Observatoire du nucléaire exige des expertises indépendantes

mardi 7 avril 2015, par ana duarte

 Les malfaçons de la cuves peuvent entraîner une catastrophe comparable à celle de Fukushima
 Il existe plusieurs cas de réacteurs achevés (ou presque achevés) et qui n’ont jamais été mis en service

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a reconnu ce jour [1] que le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR de Flamanville, fabriquée par Areva, présentaient d’importantes malfaçons.

L’Observatoire du nucléaire attire l’attention sur l’extrême gravité de cette situation : en cas de mise en service du réacteur EPR, ces malfaçons peuvent entraîner la rupture de la cuve et une catastrophe comparable à celle de Fukushima.

L’ASN annonce qu’Areva lui a proposé "de réaliser à partir d’avril 2015 une nouvelle campagne d’essais (…) pour connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques" et qu’elle "se prononcera sur le programme d’essais, contrôlera sa bonne réalisation et instruira le dossier que présentera Areva pour démontrer la résistance de la cuve du réacteur EPR de Flamanville."

L’Observatoire du nucléaire conteste la capacité de l’Autorité de sûreté nucléaire (et des organismes qui lui sont associés, l’IRSN en particulier) à prendre les mesures qui s’imposent très certainement, à savoir l’interdiction de la mise en service du réacteur EPR.

Aussi, l’Observatoire du nucléaire exige que la cuve de l’EPR soit l’objet d’expertises indépendantes qui seront réalisées par des organismes étrangers n’ayant aucune raison de protéger les intérêts de l’industrie nucléaire française.

Il est en effet certain que cette affaire met en jeu le peu de crédibilité dont jouit encore l’industrie nucléaire française (marquée par les désastres industriels des EPR de Finlande et de Flamanville, la quasi-faillite d’Areva, sans oublier des échecs précédents comme celui du surgénérateur Superphénix).

Reconnaître la gravité des malfaçons de la cuve de l’EPR de Flamanville reviendra donc assurément à prononcer l’arrêt de mort de l’industrie nucléaire française, et il est évident que l’ASN, historiquement liée aux industriels (EDF, Areva, CEA) n’est pas en capacité d’assumer de telles responsabilités. Seuls des organismes étrangers et réellement indépendant pourront dire la vérité sur cette affaire.

Enfin, alors que le chantier de l’EPR de Flamanville approche tant bien que mal de sa fin, l’Observatoire du nucléaire rappelle qu’il existe plusieurs cas de réacteurs achevés qui n’ont jamais été mis en service, comme à comme à Lemoniz (Espagne) [2], Zwentendorf (Autriche) [3], Bataan (Philippines) [4] ou Kalkar (Allemagne) [5].