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Non, ce n’est pas Nicolas Hulot qui fait peur à l’industrie nucléaire !

jeudi 18 mai 2017, par Stéphane Lhomme

L’industrie nucléaire s’est mise elle-même dans une situation inextricable et compte sur M. Hulot pour cautionner la validation de la cuve (défectueuse) de l’EPR de Flamanville

De nombreux médias ont titré sur l’ "effondrement" de l’action EDF en bourse lors de la nomination de l’animateur de télévision Nicolas Hulot au poste de ministre de l’écologie, ou plus exactement de l’éco-blanchiment.
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En réalité, l’action EDF n’a fait que reperdre les quelques centimes gagnés la veille lors de la nomination d’un premier ministre venu d’Areva. De plus, s’étant (réellement) effondrée en quelques années de 87 euros à environ 9 euros, l’action EDF est désormais si faible qu’une variation de quelques centimes se manifeste aussitôt par un pourcentage impressionnant… pour les naïfs et les ignorants.
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Ainsi, à considérer qu’il ait vraiment eu lieu, le prétendu "effet Hulot" est de 40 pauvres centimes (de 9,36 à 8,96 euros), totalement négligeables par rapport aux presque 80 euros déjà perdus.
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Ce n’est bien entendu pas M Hulot qui fait peur à l’industrie nucléaire, contre laquelle il n’a jamais levé le petit doigt, se contentant de déclarations lénifiantes du genre "le nucléaire n’est pas une solution à terme", ce "à terme" illustrant parfaitement que le principal sponsor de la fondation Hulot, l’exploitant nucléaire EDF, n’a rien à craindre de l’animateur de télévision.
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Bien au contraire, ce dernier ne va pas manquer de cautionner la décision la plus insensée qui soit, à ,savoir la validation par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de la cuve du réacteur EPR, péniblement en chantier depuis 10 ans à Flamanville (Manche).
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En effet, nous prévoyons que cette cuve sera validée par l’ASN malgré les graves malfaçons qu’elle présente, démultipliant ainsi de façon totalement irresponsable le risque de catastrophe nucléaire.
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L’Observatoire du nucléaire dénonce à nouveau le "récit" imposé dans les médias par l’industrie nucléaire, à savoir que la décision de l’ASN serait crédibilisée par son "intransigeance", laquelle aurait été "prouvée" par la saisine du procureur par l’ASN en octobre 2016 dans l’affaire des pièces défectueuses (dont la fameuse cuve) produites par Areva au Creusot.
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Ce récit mensonger nécessite d’occulter que c’est l’Observatoire du nucléaire qui, six mois avant l’ASN (*), avait déposé plainte et amené la justice à ouvrir une enquête préliminaire. C’est pour essayer de se placer du côté des accusateurs, alors qu’elle est au contraire parmi les coupables (**), que l’ASN s’est jointe par la suite à cette plainte.
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Il est d’ores et déjà avéré que le rôle assigné à M. Hulot sera de dire "Puisque l’ASN considère que la cuve de l’EPR peut être utilisée en l’état, il n’y a pas de raison de s’y opposer". On comprend donc facilement que ce n’est pas le lénifiant M. Hulot qui fait peur à l’industrie nucléaire.
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Cette dernière s’est mise elle-même dans une situation inextricable : désastres des chantiers EPR de Finlande (Areva) et Flamanville (EPR), faillite d’Areva, faillite programmée d’EDF, scandale des pièces défectueuses, incapacité d’EDF de financer la rénovation de ses réacteurs (tous vieillissants), projet insensé et infinançable de deux EPR à Hinkley Point (Grande-Bretagne), etc.
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La nomination par le très pronucléaire M. Macron d’un premier ministre issu d’Areva a en particulier pour objectif d’empêcher la mise au jour devant le grand public de la situation catastrophique de l’industrie nucléaire et de renflouer celle-ci avec des dizaines de milliards pris sur l’argent public, le tout avec la caution béate de M. Hulot

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(*) cf dépêche AFP : http://bit.ly/2oFE3XX
(**) cf http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article326