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Victoire de l’Observatoire du nucléaire sur les lobbies de l’automobile et du nucléaire

Scoop : les voitures électriques Autolib/Bluely/BlueCub ne sont pas écologiques

jeudi 26 juin 2014, par julienschwartz

  • Le Jury de déontologie publicitaire donne raison à l’Observatoire du nucléaire : AUTOLIB’ n’est pas écologique car l’électricité utilisée est principalement nucléaire.
  • La voiture électrique est aussi polluante que la voiture essence ou diesel, et délocaliser la pollution n’est en aucun cas un acte "écologique".
  • il faut immédiatement annuler les aides publiques massives engagées de façon absurde en faveur des voitures électriques et des bornes de rechargement.

Voir les articles : Article du Monde - Dépêche AFP

C’est un véritable pavé dans la mare, ou plutôt dans le pare-brise de la voiture électrique. Alors même que la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, entend faire de ce véhicule un des éléments principaux de la fumeuse "transition énergétique", le Jury de déontologie publicitaire, saisi par l’Observatoire du nucléaire, a publié jeudi 26 juin 2014 une décision explosive : la société Autolib’ ne peut prétendre proposer un service "écologique", "vert" ou "propre".

Des décisions identiques viennent d’ailleurs d’être rendues concernant les sociétés "soeurs" d’Autolib’, à savoir BlueLy à Lyon, et BlueCub à Bordeaux, toutes trois détenues par la multinationale Bolloré.

Se basant en particulier sur la recommandation "Développement durable" (télécharger le PDF) de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), le Jury a donné raison à l’Observatoire du nucléaire qui conteste les publicités que l’on trouve sur le site web d’Autolib’. Il y est prétendu par exemple que la voiture Bluecar serait"100% écologique". Les sites de Bluely et BlueCub présentent le même genre d’allégations.

L’Observatoire du nucléaire a prioritairement mis en exergue le fait que les batteries des voitures d’Autolib’ sont rechargées sur le réseau électrique ordinaire, alimenté comme chacun sait à 75% par de l’électricité nucléaire.

On peut donc véritablement parler de "voitures nucléaires" qui sont de fait co-responsables des pollutions occasionnées par l’industrie atomique : contaminations autour des mines d’uranium, rejets radioactifs et chimiques des centrales dans leur environnement, production de déchets radioactifs pour lesquels n’existe aucune solution, etc.

Par ailleurs, pour fabriquer ses batteries "lithium métal polymère", la société Bolloré importe du lithium extrait de gisements situés dans divers pays, en particulier en Amérique du Sud, dont l’environnement est là aussi gravement pollué.

De plus, les batteries des Bluecar d’Autolib’ doivent constamment être maintenues à la température de 80°, ce qui entraîne une forte consommation d’électricité même lorsque les batteries sont pleines. Enfin, ces batteries semblent avoir une fâcheuse tendance à exploser et causer de dangereux incendies, même si ces derniers sont opportunément attribués à l’ "insécurité" (voir l’article de Moteur Nature)

Certes, la voiture électrique ne pollue pas au moment précis où elle circule, mais elle pollue avant et après, et surtout elle délocalise la pollution. La voiture électrique permet finalement à des urbains privilégiés de rouler prétendument "propre" au détriment de populations éloignées, et qui plus est en faisant en France le jeu de l’industrie nucléaire.

La totale remise en cause du caractère "écologique " de la voiture électrique est assurément l’occasion de dénoncer la fuite en avant du gouvernement et de nombreuses collectivités territoriales sur ce dossier : c’est à qui offrira le plus d’argent public pour doper les achats de voitures électriques - le bonus prétendument "écologique" d’Etat pouvant se cumuler avec des aides régionales et dépasser ainsi les 11 000 euros (Lire l’article de Drivepad.fr) - ou l’installation partout en France de bornes de rechargement (Lire l’article du Point).

On s’étonnera aussi du fait que l’espace public urbain soit massivement mis à la disposition de la multinationale Bolloré, qui fait donc "main basse sur la ville", comme c’est déjà le cas à Paris (Autolib’), Bordeaux (BlueCub) ou Lyon (BlueLy), avec la surprenante bénédiction d’élus comme Mme Hidalgo ou MM Collomb et Juppé.

Rien ne peut justifier le développement de la voiture électrique alors qu’il s’agit finalement de remplacer des voitures polluantes ... par d’autres voitures polluantes. Les vraies solutions sont pourtant connues de longue date : n’utiliser de véhicule à moteur que lorsqu’on ne peut absolument pas faire autrement, développer et prioriser les déplacements collectifs (transports en commun, co-voiturage, etc).

Et par ailleurs stopper au plus vite l’industrie nucléaire, avant qu’une catastrophe comme Fukushima ne se produise, au lieu de tenter de la maintenir en vie par un subterfuge aussi grossier que la voiture électrique.